Projection du film Melek s’en va de Jeanine Meerapfel, RFA, 1985, 88 mn., vostangl.
Au début des années 1970, Melek Taz, travailleuse immigrée, décide de s’installer à Berlin. Le racisme auquel elle est confrontée au quotidien sera toujours abordé avec humour et ironie par cette jeune Turque pleine d’énergie. Néanmoins, 15 ans plus tard, Melek s’est résignée – et prépare ses valises pour rentrer en Turquie ...
Dans ce portrait semi-documentaire, Jeanine Meerapfel s’inscrit en faux contre tous les clichés et stéréotypes qui pouvaient souvent imprégner à l’époque le jeune cinéma turco-allemand : au lieu de brosser le portrait d’une Turque d’un point de vue allemand, c’est le portrait de l’Allemagne ici brossé du point de vue d’une Turque qui est présenté. Distingué par le Prix INTERFILM au Festival de Berlin 1985.
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Cycle : Vivre ensemble : immigration – identité – intégration
Dès les années 1910, le cinéma s’est précocement imposé comme un des moyens privilégiés de la sensibilisation du grand public aux questions de l’intégration. De quelque origine ou de quelque milieu qu’ils fussent, les spectateurs purent très tôt se retrouver dans la communauté vivante d’une salle de cinéma. Hollywood ainsi que les cinématographies européennes portèrent à l’écran plusieurs genres filmiques standardisés, telle la comédie sociale, avec pour ambition affichée d’avancer dans la recherche d’une identité commune à travers la diversité même des origines. Dès la fin des années 1960 le cinéma dit indépendant et le cinéma turco-allemand en particulier ont contribué en Allemagne à l’essor d’un « cinéma des immigrés » qui n’hésite pas à aborder les difficultés rencontrées aujourd’hui dans les sociétés multiculturelles.
Que reste-t-il aujourd’hui en Europe de cette « machine à intégrer » cinématographique ? Comment le cinéma contemporain apporte-t-il son éclairage sur ces thèmes plus que d’actualité, en France comme en Allemagne, que sont la diversité et l’intégration ?
Le cycle propose sept films allemands et français, des années 1970 à nos jours, suivis de quatre productions traitant en particulier de l’intégration germano-turque. Enfin, un documentaire portant sur les perspectives qui s’offrent de nos jours aux jeunes issus de l’immigration en Allemagne sera suivi d’un débat clôturant ce cycle consacré à la question de l’intégration au cinéma.
Programme réalisé par Marie Krämer (résidente de la Maison Heinrich Heine). Remerciements à Interfilm, Goethe-Institut Lille (Archives du film), Thomas Arslan (Pickpocket Productions, Berlin) et Anja Padge (Wueste Film-Produktion, Hambourg)