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Hélène Cixous
samedi 12 mai 2012
de 09h30 à 15h30

organisé par le Collège international de philosophie (CiPh) et l’Université Paris 8 en coopération avec la Maison Heinrich Heine

« Aérer la chambre du Crime »

Voilà le motif et le mobile de la littérature. Faire passer l’air de l’écriture, la rumeur, la rumination, dans la chambre où couve l’assassinat — afin de le sauvegarder. On le sait – le sait-on ? – écrire c’est sans l’avoir voulu oser dire qu’on a tué sa mère, sans l’avoir voulu. C’est elle qui a commencé, songe le poète. Ne nous a-t-elle pas abandonné ? N’a-t-elle pas, l’adorée, éveillé en nous « Les Sentiments Filiaux » qui nous injectent dans le coeur le poison-poème ? Le poète, s’il s’appelle Proust comme Rousseau ou Dostoïevski comme Genet, cherche sans fin « une arme qui tuerait le jeune homme parfait qui m’habite et m’oblige à donner asile à tout un peuple animal ». Dans la chambre fracassée, assassiné et meurtrier, où s’attarde en soupirant la Voix de maman, la Vie, nous rappelle Proust, oui, la vie, apporte au garçon son présent : fusil, revolver et plume. Et quoi de la fille alors ? « Rappelez-vous les frères Karamazov » murmure le souffleur. On se rappellera donc :

Dostoïevski : Les Frères Karamazov Poe : Histoires extraordinaires Derrida :  Circonfession et Le Legs de Freud États d’âme de la psychanalyse Genet : Journal du Voleur Le Captif Amoureux Proust : Jean Santeuil et La Recherche du temps perdu Cixous : Double Oubli de l’Orang-Outang

Prochaine séance : 9 juin