top
1989-2014 : Quels murs sont tombés ?
jeudi 6 novembre 2014
à partir de 19h30

en coopération avec l’Institut für Auslandsbeziehungen, l’Ambassade d’Allemagne et le site « Boulevard Extérieur »

Le parcours de Wolfgang Thierse est marqué par son engagement politique depuis l’époque de la RDA jusqu’à aujourd’hui. Il entre en 1976 au ministère de la Culture de la RDA, jusqu’à ce qu’il se fasse licencier à cause de son opposition à l’expatriation de Wolf Biermann. Son engagement démocratique l’a conduit au poste de président du SPD de la RDA. En 1998, Wolfgang Thierse est le premier ancien citoyen de la RDA à occuper le poste de président, puis de vice-président du Bundestag. Il a reçu pour ses activités politiques les prix Theodor-Heuss et Ignatz-Bubis en 2001. Jean-Louis Bianco est ancien secrétaire général de l’Elysée, deux fois ministre, ancien député.

25 ans après la chute du Mur, c’est l’heure de l’Europe. Il nous manque des perspectives pour l’Europe. Wolfgang Thierse, ancien citoyen de la RDA et ancien président du Bundestag et ainsi que Jean-Louis Bianco, ancien secrétaire général à l’Elysée sous François Mitterrand, partagent ce constat. 25 ans après la chute du Mur de Berlin, lors d’une nouvelle conférence-débat animée par le journaliste Daniel Vernet à la Maison Heinrich Heine, les deux intervenants ont notamment évoqué le sujet de l’Europe comme héritage de la fin de la RDA dans un monde globalisé. Refusant l’expression „Wende“, souvent utilisée pour désigner les évènements de l’automne 1989, Wolfgang Thierse parle simplement de „folie“ pour décrire cette époque. „Nous étions totalement surpris par ce qui s’est passé“, dit-il. Tout était possible, d’après lui, car les gens n’avaient plus peur du régime et une révolution, finalement pacifique grâce à l’influence de l’Eglise, était de ce fait envisageable. Mais ce n’est pas seulement grâce au courage du peuple de la RDA que la chute du Mur a eu lieu. „On doit également l’évolution de l’Europe telle qu’on la connaît maintenant à Gorbatchev, qui a donné son accord à la réunification de l’Allemagne“, ajoute Jean-Louis Bianco. M.Thierse a par ailleurs rappelé que chaque année, le gouvernement allemand présente un rapport sur la situation de l’Allemagne réunifiée. La réunification a donné de bons résultats dans l’éducation ; elle a apporté une infrastructure rénovée, moins de dettes et une industrie manufacturière au dessus la moyenne européenne. Il existe cependant encore nombre de points sur lesquels il y a des efforts à faire : un taux de chômage élevé dans la partie Est, des retraites inférieures à celles de l’Ouest et des salaires trop bas. Par ailleurs, même si 1989 a été une victoire pour l’Europe, cela n’a pas été une victoire mondiale pour la démocratie. Le monde postérieur à la guerre-froide est aujourd’hui confronté à un système de relations internationales chaotique, auquel les institutions politiques ne sont désormais plus adaptées. Pour Wolfgang Thierse, c’est l’effet de la mondialisation. Il reproche aux Allemands le manque de débats sur le volet social de cette thématique.

(Verena Hölzl)